Les répercussions préoccupantes de la canicule sur la nature

Une vague de chaleur persistante devrait caractériser une partie du mois d’octobre. Les températures records, dépassant les 33 degrés le 27 septembre et atteignant même 35 degrés le 1er octobre dans le sud-ouest de la France, suscitent l’étonnement et l’inquiétude. Le climatologue Serge Zaka prévient que cette situation extraordinaire n’est pas sur le point de s’atténuer, et les conséquences sur la faune et la flore sont considérables.

Ce phénomène météorologique inhabituel découle du réchauffement climatique, engendrant des répercussions majeures sur les écosystèmes. Normalement, en cette période de l’année, les températures diminuent, et les journées plus courtes incitent les écosystèmes à entrer en dormance. Cependant, les perturbations climatiques actuelles affectent ces rythmes naturels. Les végétaux, génétiquement adaptés à des saisons spécifiques, subissent un stress considérable. Des événements tels que la floraison tardive des arbres en automne, la perte de fleurs au printemps en raison du gel tardif, ou en été en raison de la sécheresse, épuisent les plantes.

L’expert souligne qu’il ne s’agit pas tant des événements isolés de septembre et octobre 2023, mais plutôt de l’accumulation de phénomènes exceptionnels au cours des dernières années, en dehors des saisons chaudes, qui épuise la nature. Une vingtaine de ces événements ont été enregistrés, et le climatologue prévient que cette accumulation peut mener à la mort des végétaux, incapables de récupérer leur énergie.

Chaque espèce a son climat idéal, son rythme de pluie et de température, un concept connu sous le nom de biogéographie. Cependant, le réchauffement climatique déplace ces zones, amenant le climat méditerranéen en Aquitaine et celui de la Méditerranée à s’étendre sur le reste du pays. Ce changement rapide force des espèces à sortir de leur climat de croissance idéal, entraînant leur mort. Pour préserver les nouveaux écosystèmes, il est essentiel que l’homme replante des essences adaptées à des climats situés plus au sud, recommande Serge Zaka.

Les températures persistantes ont également des conséquences sur la migration des oiseaux vers le sud. Le risque de mortalité augmente si les températures chutent soudainement. Les cycles de reproduction des insectes nuisibles, tels que les pucerons, s’accélèrent, prolongeant la saison de risque pour les agriculteurs. Certains tirent avantage de l’automne doux, comme les vaches qui peuvent paître dans des prairies vertes plus longtemps. Ironiquement, malgré les défis pour la nature, les humains apprécient paradoxalement ces températures agréables, souligne Serge Zaka avec un brin d’ironie.