La Coupe du Monde 2026 en Amérique du Nord : un défi écologique de taille
Alors que la Coupe du Monde au Qatar a fait l’objet de nombreuses critiques pour son impact environnemental désastreux, l’édition 2026, organisée conjointement par le Canada, les États-Unis et le Mexique, pourrait également s’avérer loin d’être exemplaire sur le plan écologique. En cause, les vols longue distance nécessaires pour relier les multiples sites de la compétition.
Une empreinte carbone préoccupante
La Coupe du Monde 2026, qui se déroulera sur trois vastes pays d’Amérique du Nord, risque de produire un bilan carbone alarmant. Lors de leur candidature, les États-Unis avaient vanté leurs infrastructures modernes : « L’Amérique du Nord abrite les stades les plus grands, les plus écologiques et les plus technologiquement avancés du monde. » Pourtant, cette organisation éclatée soulève des inquiétudes, notamment en termes de transport.
Contrairement au Maroc, concurrent malheureux lors de la sélection, l’Amérique du Nord impose des trajets bien plus longs entre les sites. Moulay Hafid Elalamy, président du comité de candidature marocain, avait souligné en 2010 que son pays offrait une configuration compacte, avec une excellente connectivité et des stades situés à moins d’une heure de vol les uns des autres. À l’inverse, la configuration nord-américaine implique des trajets pouvant dépasser 4 000 kilomètres, comme ceux entre Toronto et Guadalajara ou Vancouver et Mexico.
Une organisation à grande échelle
La FIFA a confirmé que 16 villes accueilleront la compétition, soit huit de plus qu’en 2022. Avec l’augmentation du nombre d’équipes participantes, passant de 32 à 48, et un total de 80 matchs programmés, contre 64 au Qatar, les besoins logistiques seront considérablement accrus. En 2018, l’équipe de France comptait environ 50 personnes dans son entourage, un chiffre qui pourrait se répéter pour chacune des 48 délégations, sans oublier les milliers de supporters qui suivront leur équipe. Logement, nourriture, transport : autant de besoins supplémentaires qui alourdiront l’empreinte carbone de l’événement.
La promesse d’une logistique plus responsable
Face aux critiques prévisibles, Gianni Infantino, président de la FIFA, a assuré que des mesures seraient envisagées pour limiter l’impact environnemental. Il a évoqué la possibilité d’organiser les matchs par « clusters », des regroupements géographiques permettant de réduire les déplacements. Toutefois, aucune garantie concrète n’a été donnée à ce jour.
Vers une amélioration des pratiques ?
Après les polémiques liées à l’organisation au Qatar, peut-on espérer que les futures éditions de la Coupe du Monde deviennent plus respectueuses de l’environnement ? La réponse reste incertaine. Dernièrement, l’Égypte a évoqué une candidature commune avec la Grèce et l’Arabie saoudite pour le Mondial 2030, une initiative qui pourrait encore accroître les défis logistiques et environnementaux, avec un projet tricontinental inédit.
En l’état, l’édition 2026 illustre les limites d’une organisation mondiale éclatée et soulève des interrogations sur la compatibilité entre les grands événements sportifs et les impératifs environnementaux de notre époque.